mardi 25 février 2014

La minute de silence forcée pour Atatürk le 10 Novembre

Le 10 Novembre 9h05 est la date et l’heure de la mort de l’ancien dictateur de la Turquie, Mustafa Kemal Atatürk autoproclamé « Père des Turcs » de par son nom. Mais c’est aussi l’occasion pour une partie des turcs qui suivent l’idéologie kémaliste de faire leur minute de silence par respect.

Ils le font de plusieurs manières, certains en allant devant une statue d’Atatürk. Le choix est facile tellement il y a de bustes et de statues à son effigie en Turquie. Et d’autres le font sur la route, les autoroutes et sur les ponts d’Istanbul en obligeant les autres usagers à s’arrêter pour ensuite klaxonner.

Ils n’hésitent donc pas à couper les axes routiers pour empêcher les usagers de passer afin que la chaussée soit remplie de voitures immobilisées. Le but étant de faire croire à un mouvement populaire, ce qui ne l’est absolument pas. Mais aussi de forcer ceux qui ne veulent pas participer à le faire aussi malgré eux. Et gare à ceux qui essaient de se faufiler où ceux qui rouspètent ! La réponse se fait violente. Il y a même eu des cas où certains agressaient verbalement et physiquement les automobilistes ou les conducteurs de bus qui ne klaxonnaient pas.

Telle est l’idéologie kémaliste qui perdure encore aujourd’hui en Turquie. Ce sont les mêmes qui disent que la religion doit se vivre discrètement, chez soit, qu’elle ne doit pas être ostentatoire, et qui obligent les autres par la force s’il le faut à respecter cette minute de silence sous les klaxons (contradiction !). Le comble à son paroxysme quand on sait que la Turquie est un pays majoritairement musulman. Ainsi, pour ces adorateurs de Kemal de dernière minute, la liberté devient une valeur à respecter que quand cette valeur les arrange. La liberté des individus de ne pas suivre ce mouvement de « respect » envers Kemal n’est subitement plus considérée et on voit donc apparaître des restes de l’ère dictatoriale kémaliste qui a longtemps sévi sur les turcs.

Ainsi dans les vidéos qui suivent, vous pourrez voir comment certains barrent de grands axes routiers au risque de provoquer des accidents graves, juste dans le but de forcer les usagers à s’arrêter.



Le fait de klaxonner et faire sonner les sirènes vient du fait que juste avant la mort de Mustafa Kemal, la crise de cirrhose avait provoqué chez lui des gémissements tellement forts qu’ils ont préféré faire sonner les sirènes afin d’étouffer ses cris pour pas qu’on ne l’entende aux alentours. Mais la vérité éclate toujours avec le temps.