Peuplé alors majoritairement de kurdes alevis, Dersim connaît une période de révolte ethnique contre le pouvoir kémaliste qui a prit place après leur destruction de l’Empire Ottoman.
Dans un désir de mater la révolte, Ismet Inönü envoi quelques 50000 soldats qui ne parviennent pas à franchir les montagnes alors occupés par les des factions armées. Suite à cet échec, l’ordre fut donné par Atatürk d’effectuer une intervention aérienne dirigée par la fille adoptive d’Atatürk, Sabiha Gökçen. Le bombardement de la ville de Dersim couta la vie à plus de 13000 personnes sans faire de distinction entre civils, femmes, enfants, vieillards et combattants.
Mon vol pour Dersim a été le plus excitant de tous. On largue d’abord les bombes, ensuite on passe au mitrailleur… Je n’oublierai jamais la sensations de mon premier bombardement à Dersim.
Longtemps occulté par les précédents pouvoirs en place, ce n’est qu'avec l’initiative du premier ministre de la Turquie en Novembre 2011 que pour la première fois un dirigeant turc a présenté des excuses au nom de l’Etat turc pour ce massacre. Ces excuses ont sans surprise suscitée l’indignation de Kemal Kiliçdaroglu qui est le président du CHP et le principal parti d’opposition, CHP qui rappelons le, est le parti d’Atatürk responsable de ce massacre.
Aéroport Sabiha Gökçen |
Il est étonnant aussi de voir aujourd’hui les alevis de Turquie se ranger du coté du CHP, dont les membres ont été leurs bourreaux pendant les bombardements de Dersim. Il est tout aussi étonnant de les voir s’insurger contre le nom de Yavuz Sultan Selim pour le futur 3ème pont d’Istanbul alors que 11 années durant ils n’ont pas dit le moindre mot à l’encontre du nom de l’aéroport Sabiha Gökçen.